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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 10:16

FRANCAIS / ENGLISH

(Please excuse my rather poor English)

Présentation d'un fétiche à clous des années 1930-40 et de quelques autres de mes fétiches datant du début et milieu du vingtième siècle, provenant des salles des ventes ou de successions, acquis dans les années 90. Ils sont en grande partie originaires d'ethnies de la République Démocratique du Congo (ancienne colonie Belge appelée Congo Belge). Les fétiches à clous d'avant 1920 sont rares et je ne possède pas de pièces majeures.

nkisi  fetiche à clous ymobe Kongo  Pascal Buffard

Presentation of a nail fetish from the 1930s-1940s and a few other fetishes of mine from the beggining and the mid-twentieth century, coming from auction houses or inheritances, acquired in the 90's. They are largely from ethnic groups in the Democratic Republic of Congo (former Belgian colony called Belgian Congo). The nails fetishes before 1920 are rare and I dont have one.

Un objet est dit authentique s'il a été créé pour servir, un objet des années 70 peut être authentique tel un masque de danse (le masque est l'ensemble de la tenue dédiée à une danse, pas seulement le couvre chef). On trouve de moins en moins d'objets de culte authentiques, animisme et chamanisme ayant plus ou moins disparu au profit des religions. A contrario, les objets dit "touristiques" existent depuis la fin du XIX, certains grands peintres en possédaient, devenu un vrai business qui s'est développé avec l'engouement des colons pour leurs "arts", il fallait fournir à la demande. Le marché des contrefaçons est florissant et les pièces authentiques avec pédigrée sont onéreuses, c'est vrai dans tous les domaines archéologie, numismatique, peinture,... Dans cet article quelques résultats de vente pour des pièces de qualité.

"Plus c'est vieux, plus c'est cher" est faux, exemple une poterie Nok du nigéria -500/+500 ap JC sera plus accessible qu'un masque du Gabon de la fin du XIX, question de demande sur le marché et d'engouement d'un nombre plus important de collectionneurs. Le pédigrée d'un objet, la qualité de sa réalisation et son état de conservation peuvent faire varier énormément son prix, un artefact très dégradé peut voir une décote énorme de sa valeur tel un timbre défectueux.

Nkisi nkonde yombe fetiche à clous

An item is said to be authentic if it was created to serve, an item of the 70s can be authentic as a dance mask (the mask is the set of clothing dedicated to a dance, not only the headdress). There are fewer and fewer authentic items of worship, animism and shamanism that have more or less disappeared for the benefit of religions. On the other hand, the so-called "tourist" items have existed since the end of the 19th century, some great painters had some, this trade developed with the craze of the colonists for their "arts", it was necessary to provide on demand.  The counterfeit market is flourishing and genuine parts with pedigree are expensive, this is true in all domains of archaeology, numismatics, painting,...In this article some sales results for quality objects. 

"More is old, more expensive" is false, example a Nok pottery of Nigeria -500 / + 500 AC will be more accessible than a mask of Gabon of the end of the XIX, question of demand in the market and craze of a larger number of collectors .The pedigree of an artefact, the quality of its design and its state of conservation can vary its price from 1 to 100, a very degraded artifact can see a huge reduction in its value like a defective stamp.

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

 

Quelques objets à découvrir en fin d'article - Some objects to discover in the article

 

salampasu Kongo RDC danseur

 

Quelques objets à découvrir dans l'article - Some objects to discover in the article

 

salampasu Kongo RDC danseur teke
salampasu Kongo RDC danseur  yaka statue
masque fang ngil gabon

 

 

 

 

 

Statuette dite "Fétiche à clous" - 28 cm -  Nkisi Nkondi

Atypique- un portrait assez réaliste d'un jeune homme.

 

 

Statuette called "nail fetish" - 11" hight - Nkisi Nkondi

Atypical- A portrait quite realistic of a young man.

 

Nkisi nkonde yombe fetiche à clous

Ethnie Kongo/Yombe - R.D.C. 1930-1940. Cette statuette à usage médicinal avec une bouche fermée fut collectée par un ingénieur belge expatrié dans les années 60.

Bois dense et lourd, résine, verre, clous industriels (utilisés dès la fin du XIX) et charge bilongo.

Ethnicity Kongo / Yombe - R.D.C. 1930-1940  This one with a closed mouth was for medicinal use and it was collected by an expatriate Belgian engineer in the 60s.

Denseand heavy wood, resin, glass, industrial nails (used from the end of the XIX) and bilongo.

Nkisi nkonde yombe fetiche à clous

portrait réaliste d'un jeune homme - portrait of a young man

Nkisi nkonde yombe fetiche à clous Kongo

L'ethnie Kongo ou Bas-Kongo utilisait des fétiches nommés nkisi, lorsque le nkisi (pluriel Minkisi) est de forme humaine ou animale il se nomme nkondi. Ils étaient réalisés pour des demandes particulières par un religieux le nganga (plur. singanga).

Le fétiche à clous, une des catégories de nkondi, n'était pas le plus courant mais on le rencontre le plus souvent en muséographie et chez les collectionneurs compte tenu de son aspect spectaculaire, il est couvert de clous ou de lames métalliques. Contrairement aux croyances, ce sont des statues positives, protectrices et bienveillantes, pour résoudre des problèmes du genre : maladie, stérilité, conflits.

Ces statues de bois garnies de clous, de lames, de fibres, de substances médicinales, de coquillages, de tissus, présentent une cavité contenant une charge magique appelée Bilongo, obturée d'une plaque de mica, de verre ou d'un miroir. Souvent les yeux étaient grands ouverts, incrustés de miroirs, de métal ou de morceaux de verre et la bouche ouverte pour figurer l'énoncé du serment. Les clous, lames ou autres charges représentent des "contrats". Les clous "industriels" ont été employés dès le tournant du XIX et du XX siècle.

Les statues familiales font 15 à 30 cm, et jusqu'à plus d'un mètre de haut pour celles de communauté. Celles qui tiennent une arme bras levé sont considérées comme plus dynamiques et expriment leur capacité à défendre la communauté ou la famille qui les possèdent.

fetiche_clous_nkisi_nkonde_ RDC _Kong_yombe

The Kongo or Low-Kongo ethnic group uses fetishes named nkisi, when the nkisi is of human or animal form it is named nkondi. They were made for special requests by a religious nganga (plur. Singanga).

One of the nkondi categories, which was not the most common but most often found in museums and collectors because of its spectacular appearance, is covered with nails or metal blades. She is often called a nailed fetish. Contrary to the beliefs, they are positive, protective and benevolent statues, to solve problems of the kind: disease, sterility, conflicts.
These wooden statues studded with nails, blades, fibers, medicinal substances, shells, and tissues, present a cavity containing a magical charge named Bilongo, sealed with a plate of mica, glass, or a mirror. Often the eyes were wide open, inlaid with mirrors, metal or pieces of glass, and the mouth open to represent the oath. The nails, blades or other charges represent "contracts". The "industrial" nails were used at the turn of the 19th and 20th century.
The family statues are 15 to 30 cm, and up to more than a meter high for those of community. Those who hold a raised arm are considered more dynamic and express their ability to defend the community or the family that owns them.

Nkisi nkonde yombe fetiche à clous Kongo

Souvent les têtes de ces statuettes étaient représentées chaussées d'une coiffe traditionnelle.

Often the heads of these statuettes were show wearing a traditional headdress.

sur celle-ci ce n'est surement que la chevelure schématisée - on this it's only the simplified hair.

fetiche clous nkisi masque ngil Kongo

Nkisi nkonde yombe fetiche à clous

Les clous "industriels" ont été employés dès le tournant du XIX et du XX siècle, comme on peut le noter sur ce fétiche  passé en vente à Sotheby's.

 

"Industrial" nails were used from the turn of the 19th and 20th centuries, as can be seen in this fetish on sale at Sotheby's.

 

Yeux et charge magique, le bilongo - Eyes and magical charge, the bilongo

Nkisi nkonde yombe fetiche à clous Kongo

Yeux en verre, ceux avant les années 1920 avaient généralement des yeux en porcelaine.

Glass eyes, those before 1920s usually had porcelain eyes.

fetiche clous nkisi masque ngil Kongo

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

La charge magique (bilongo) : morceaux de magnétite et de matière blanche -cendres ?

The magic load (bilongo): pieces of magnetite and white matter - ash?

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

Radiographie d'un fétiche en laboratoire- X-ray of a fetish in the laboratory

 

Lien vers un article très complet sur les minkisi et charges** à consulter

 

https://journals.openedition.org/span/1070

 

Link to a very complete article on minkisi and bilongos ** to consult

 

 

Lien vers un article africain sur les concepts de santé Bakongo

Link to an African article on Bakongo health concepts

 

https://imixwhatilike.org/2014/03/25/tatafukiauwdrmarkbolden/

Article en anglais

 

 

Lors de la colonisation, ces objets de culte ont  été pour la plupart détruits ou brûlés, Les clous ont souvent été enlevés par les guérisseurs pour les "désactiver" mais aussi par d'anciens collectionneurs pour raison d'esthétisme quand de plus ils ne les ciraient pas (des patines dites "miel" décrites dans certains catalogues de ventes qui ne sont parfois que des cirages faits par des occidentaux).

 

During the colonization, these items of worship were mostly destroyed or burned, The nails were often removed by the healers to "disable" them or by collectors for aesthetic reasons when moreover they do not "wax" them (some patinas "honey" term mostly used by some "experts" ).

 

Destruction d'objets de pouvoir à la mission suédoise de Kingoyi en 1912 

Destruction of items of power at the Swedish mission to Kingoyi in 1912

cliché Edward Karlman

 

Je vous laisse apprécier le texte ci-dessus au sujet du fétiche

La patine - authenticité ? -  Patina -authenticity ?

 

Hormis les critères d'esthétisme d'une statuette, sa conception et le bois employé,  pour savoir si une patine est authentique, regardez les parties où la poussière et manipulation n'ont pas lieu (sous les aisselles par exemple) ces parties doivent être "brutes", toutes les parties exposées doivent avoir une tonalité différente. Généralement, la patine n'était pas obtenue par un long processus de manipulation, les patines, souvent noires, étaient obtenues en quelques jours (extraits de plantes et terre) et était appliquée une huile d'arachide, de palme ou de karité pour protéger l'objet du climat et des insectes. Pour avoir une maison en Amazonie, je sais qu'il ne faudrait pas longtemps sous un climat tropical pour obtenir un superbe objet ancien plein de trous de termites, les dessous de base très brulés ou vermoulus (souvent artificiellement pour vieillir) ne sont pas signe d'authenticité.

Les fétiches authentiques de la fin du XIX-début du XX sont rares et se trouvent rarement sur un étal du marché aux Puces ou chez les démarcheurs africains de l'angle de la rue Bonaparte et de la rue de Seine ou sur les sites d'annonces en ligne tel Ebay, vous pouvez en acquérir un lors de la vente d'une succession aux enchères, mais il vous faudra débourser quelques milliers voir plutôt dizaines de milliers d'euros selon leur pédigrée. Beaucoup de fétiches ont été ramenés par les expatriés lors des indépendances dans les années 60, sans être forcément pour touristes ce sont des conceptions récentes peu raffinées des années 50 parfois peints avec de la peinture industrielle et sans grande valeur.

Un collectionneur (quelque soit le domaine) avant de se forger de solides connaissances devra avoir vu des centaines vrais/faux pour comparer, débutant il se fera automatiquement avoir avec des copies, un ami marchand-expert me disait que la plupart des collections d'art africain sont constituées de 80% de faux, mieux vaut parfois des avis de différents experts confirmés, beaucoup de faux ou très restaurés, expertisés par des "généralistes tous arts", ont été vendus sous le marteau d'un commissaire priseur, alors que l'amateur éclairé sait pertinemment qu'il faut des années de pratique pour acquérir les connaissances dans un domaine très précis. Si vous doutez sur une pièce et que vous essayez de chercher s'il peut y avoir de l'authentique en elle, abstenez vous ,!....Imprégnez vous en faisant les galeries et les expositions.

Les objets authentiques sont généralement plus raffinés dans les détails que les copies, les gravures des motifs de chevrons sont plus fines, d'autres motifs sont en relief alors qu'un copiste ne prendra le temps qu'une gravure en creux, un soin particulier est apporté au réalisme de certaines parties du corps alors que d'autres non visibles, à l'instar de l'arrière des masques, sont bruts de taille du travail à l'herminette (à l'image de l'arrière d'un buffet Boulle d'époque Louis XIV et sa copie récente). Ils étaient réalisés avec conviction et çà se ressent dans leurs factures.

Les collections sont des passions qui rendent souvent aveugle et obsessionnel pour lesquelles on est parfois prêt à se ruiner, traductions matérielles de quelque chose qui vous a fait un jour rêver et voyager ou qui a marqué votre jeunesse mais pour d'autres c'est vouloir posséder ce qui paraît unique et inaccessible comme dans les vitrines des musées ou expositions...peut être sommes nous un peu des deux à la fois ?

Aside from the aesthetic criteria of a statuette, its design and the wood used, to know if a patina is genuine, look at the parts where the dust and handling do not take place (under armpits for example) these parts must be "raw", all exposed parts must have a different tone. Generally, the patina was not obtained by a long process of manipulation, the patinas, often black, were obtained in a few days (plant extracts and soil) and was applied a peanut oil, palm or shea to protect the item of climate and insects. To have a house in the Amazon, I know it would not take long in a tropical climate to get a beautiful old item full of termite holes, under very burnt or worm-eaten (often artificially to age) is not a sign of authenticity.

The authentic fetishes of the late XIX-early XX are rare and rarely found on a flea market stand or on online auction sites, you can buy one when selling a succession at auctions, but you will have to spend a few thousands of euros depend their origin. Many fetishes were brought by expatriates during independence in the 60s, without necessarily being for tourists these are unrefined recent designs of the 50s sometimes painted with industrial paint of little value.

A collector, whatever the field, before forging himself in knowledge and having seen hundreds true / false to compare, will be automatically done with copies at the beginning, a merchant-expert friend told me that most African art collections are 80% fake,  better sometimes opinions of different confirmed experts, many fakes or very restored, appraised by "all-arts generalists", were sold under the hammer of an auctioneer while the enlightened amateur knows full well that it takes years of practice to acquire knowledge in a very specific purview. If you doubt about a piece, it is because you are going to try to find out if it can be authentic in it, it is better to give up .... Make galleries and exhibitions and soak up.

Authentic artefacts are generaly more refined in detail than copies, the engravings of the chevron patterns are finer, other patterns are in relief while a copyist will take the time only a hollow engraving, special care is brought to the realism of certain parts of the body while others not visible, like the back of the masks, are rough in cut of the adze work (like  the back of Boulle's buffet time Louis XIV and its copy late XIX ) They were made with conviction and it is felt in their designs.
 
Collections are passions for which we are sometimes ready to ruin ourselves, material translations of something that made you dream and travel one day or that marked your youth but for others it is to want to own what seems unique and inaccessible like in the windows of museums or exhibitions ... maybe we are a little of both at the same time?
Ex Arman Arman - 49cm-  Estimation 130,000- 160,000 €   Vendu 279,000 EUR (avec commission)

 

ethnie Kongo, congo, fétiche à clous, nkisi, nkondi

Ce fétiche provient d'une succession belge. Pour la petite anecdote, sans preuve écrite mais fort plausible par le sérieux de la dame auprès de laquelle je l'ai acquise, cette statuette aurait été offerte par Mabutu, à cette époque sécrétaire d'état, à l'ingénieur belge en mission au Congo Belge avant l'indépendance du pays. (Les anecdotes sont fréquentes en art primitif, y compris en salle des ventes, pour créer une origine qui reste hypothètique mais appréciée)

 

This fetish comes from a Belgian estate. For the anecdote, without written evidence but very plausible by the seriousness of the lady from whom I acquired it, this statuette would have been offered by Mabutu, at that time secretary of state to the Belgian engineer on mission in the Belgian Congo before the country's independence.(Anecdotes are frequent in primitive art, including in the auction room, to create an origin that remains hypothetical) .

 

 

Voici 4 diverses raisons pour lesquelles les fétiches conçus après les années 1950 ont de grandes chances d'être de "complaisance", même si certains fétiches sont toujours en fonction de nos jours.

Here are some 4 reasons why fetishes in the middle and late twentieth century are likely to be "complacent", even if some fetishes are still in use today.

 

 

 

 

1- Les transports et facilité de déplacements

1- Transport and ease of movement

 

Kinshasa, République démocratique du Congo, dans les années 1930. Alors appelée Léopoldville, la capitale de l’ancien Congo belge voyait passer, grâce au train, 1 million de voyageurs par an.

 

Kinshasa, Democratic Republic of Congo, in the 1930s. Then called Leopoldville, the capital of the former Belgian Congo saw, thanks to the train, 1 million passengers a year.

 

 

2- Les missions et l'évangélisation

2- Missions and evangelism

 

Ecole d'infirmiers de la croix-rouge à Pawa au Congo Belge vers 1930. Mise en place de la médecine (traditionnelle) et conversion religieuse

 

Nursing school of the Red Cross in Pawa in Belgian Congo circa 1930. Establishment of medicine (traditional) and religious conversion

 

 

3- Lien vers la fin de l'animisme

3- Link to the end of the animism

 

Les religions en R.D.C., l'animisme est toujours présent mais son évolution fait que les objets cultuels du début du XX siècle ne sont plus ceux de la fin de siècle. https://www.congo-tourisme.org/decouverte/religions/?lang=en

 

Religions in R.D.C.,  animism is always present but its evolution makes that the cult items of the beginning of the 20th century are no longer those of the end of the century.

 

 

4- Début du XX fin du fétichisme

4- Beginning of XX end of fetishism

 

Cette carte postale des années 1920 intitule "Les derniers restes du fétichisme"

This postcard from the year's 1920 titled "The last remnants of fetishism"

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

Cette autre du début du XX montre une collecte d'objets et non d'objets en usage.

This postcard early XX shows a collection of items and not items in use.

Collection Fénéon " -1935  exposition "African Negro Art" Moma New-York

 

 

Belles pièces - Nice items

 

 

Kongo,Nkisi figure. 19th–mid-20th century . 58.8 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York. From: The Michael C. Rockefeller Memorial Collection. Photograph by Katie Chao.

 

Grand fétiche 18-19ème - exposition "Battre le fer" -2020 - musée du Quai Branly (photo personnelle)

 

 

 

Vu en enchères - Seen in auctions

Sotheby's 2013 - nkonde de 76 cm

ex Collection Alexis Bonew

 estimé 600 000/800 000 € vendu 1.500 000 €

Sotheby's 2016 - nkonde de 74 cm

Collecté avant 1905 - ex musée Stuttgart, inv. no. "35617"

vendu 310 000 $ (dans l'estimation)

Sotheby's  - nkonde de 49 cm

Ex collection Arman Arman

  Estimation 130,000- 160,000 €   Vendu 279,000 € (commission)

En général pour un fétiche à clous du XIX de petite taille ne dépassant pas 40 cm, il faut compter un prix à 5 chiffres.

In general for a small 19th century nail fetish not exceeding 40 cm, there is a 5-digit price.

 

Christie's 2013 -Nkisi de  32.4 cm. (12 ¾ in.) 

fin XIX - début XX -Provenance Celeste et Armand Bartos, New York

Estimé 80 000/120 000 €  vendu 96 500 €

 

 

 

 

Quelques autres petits fétiches portant différentes charges. Ethnies diverses (collection personnelle)

Some other little fetishes carrying different loads.
Various ethnic groups (personal collection)

 

 

 

Fétiche I - 16 cm - milieu/début de la deuxième partie du XX

avec charges bilongo

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

 

 

 

 

Fétiche II - 15,5 cm - milieu/début de la deuxième partie du XX

avec diverses charges bilongo

fetiche clous nkisi masque ngil Kongo

fetiche clous nkisi masque ngil Kongo

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

 

 

 

 

Fétiche III en stéatite - 25 cm

 

Ces fétiches en pierre, de nom  Mintadi (Ntadi au singulier) - Bitumba (gardien), avaient une fonction funéraire et un rôle de protection. Celui-ci possède une cavité pour recevoir un bilongo, ce qui n'est pas conventionnel.

 

These stone fetishes, named Mintadi (Ntadi in the singular) - Bitumba (guardian), had a funerary function and a role of protection. This has a cavity to receive a bilongo, which is not conventional.
 

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu

 

 

Fétiche IV - Teke (peuple Bantou de la RDC) - 35 cm

Bateke Poll Malebo 

 

La charge ventrale recouverte d'un tissu est remplie d'herbes médicinales, il manque la "toupie" d'argile qui fermait le tout.

 

The ventral load covered with a tissue is filled with medical plants, it lacks the "top" of clay that closed the whole.

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke

 

scarifications

 

Un laissant apparaître l'emplacement de la charge

vente aux enchères Drouot - ex collection Fix

Statuette Teke avec sa toupie d'argile - musée du quai Branly

 

Enchères - Auctions

Vente à l’hôtel des ventes Victor-Hugo, à Dijon en 2013.

Trois reliquaires Téké inédits avaient été collectés au début du XX e siècle et conservés depuis dans la même famille. Ils avaient suscité l’intérêt de collectionneurs du monde entier. L’un des fétiches, en bois patiné figurant un guerrier assis, l’abdomen creusé pour accueillir une charge magique a été adjugé pour 198 000 € frais inclus. Les deux autres ont été acquis pour 12 500 et 24 000 €.

 

Three unpublished Téké reliquaries were collected in the early 20th century and have since been kept in the same family. They had attracted the interest of collectors around the world. One of the fetishes, patinated wood figuring a seated warrior, the abdomen dug to accommodate a magic charge was sold for € 198,000 costs included. The other two were acquired for € 12,500 and € 24,000.

 


 

Fétiche V

 

Celui ci ressemble un peu au fétiche Botchio Fon du Bénin avec une charge dans la corne - yeux en miroir, fin XIX début XX siècle. (Drouot -arts premiers- dans les années 90).

 

This one looks a little like the fetish Botchio Fon from Benin with a load in the horn - mirrored eyes, end XIX century beginning XX century. (Drouot-first art in the 90s).

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke

fetiche clous nkisi masque ngil Kongo

 

 

 

VI - Grand fétiche Songye (peuple Bantou de la RDC)- 65 cm

(salle des ventes de Drouot -arts primitifs)

 

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke songye

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke songye

Une peau neuve avait été collée, bétise d'un collectionneur ou continuité d'usage ?  Et je pense qu'il a été "dé-patiné" sur la partie visage.

New skin had been stuck, collector's stupidity or continuity of use? And I think it was "de-patinated" on the face.

Songye RDC statue

Texte emprunté à Art-Africain

 

Les statues Songye magiques assurent  le bien être du village. Elles ont une attitude hiératique. Les statues Songyé fétiches sont nombreuses et varient en taille de 10 à 130 cm. Généralement masculines, les statues Songye sont debout sur une base circulaire. Il existe de grandes statues Songye cubistes renfermant des substances magiques logées dans l’abdomen ou dans des cornes fixées sur la tête. En règle générale, la statue Songye est debout, possède un torse allongé et a les mains posées sur un ventre en pointe et le visage regarde droit devant lui. Les visages sont allongés et puissants, le front est arrondi, les yeux sont grands, en amande, avec de lourdes paupières bombées. Ils sont le plus souvent demi-clos ou dessinés de cauris incrustés. La bouche peut avoir diverses formes : le plus souvent ressemblant à un 8 couché ou autrement en fente, en forme de croissant ou de haricot. Le menton est carré ou pointu et est très proéminent. Le nez a une forme de triangle ou de losange. Les épaules sont carrées. Au sommet de la tête, une corne et/ou des plumes renforcent l’apparence inquiétante. Les statues songye sont parfois recouvertes de  cuivre ou de laiton, de perles ou de clous afin de renforcer la puissance magique et lutter contre les forces maléfiques et diriger la foudre contre elles.  Ces statues Songye parfois habillées de plumes et de peaux de serpent, avec des colliers de métal et des bracelets portent des sacs magiques contenant des médecines pour renforcer leur pouvoir. Autrement ces statues Songye ont le ventre et le haut de la tête souvent creusés pour contenir des substances magiques. Les féticheurs utilisaient des statues montées sur un socle avec une charge magique accrochée sur la tête avec un clou. Les statues Songye sont liées à la magie blanche.

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke songye

Text borrowed from Art-Africain


The magical Songye statues ensure the wellbeing of the village. They have a hieratic attitude. The Songyé fetish statues are numerous and vary in size from 10 to 130 cm. Generally male, Songye statues are standing on a circular base. There are large cubist Songye statues containing magical substances lodged in the abdomen or in horns attached to the head. As a rule, the Songye statue is standing, has an elongated torso and has his hands resting on a pointed belly and his face looks straight ahead. The faces are elongated and powerful, the forehead is rounded, the eyes are big, almond-shaped, with heavy convex eyelids. They are usually half-closed or drawn inlaid cowries. The mouth can have various forms: most often resembling a reclining or otherwise slit, crescent-shaped or bean-shaped. The chin is square or pointed and is very prominent. The nose has a triangle or diamond shape. The shoulders are square. At the top of the head, a horn and / or feathers reinforce the disturbing appearance. Songye statues are sometimes covered with copper or brass, beads or nails to enhance magical power and fight against evil forces and direct lightning against them. These Songye statues sometimes dressed in feathers and snake skins, with metal necklaces and bracelets carry magic bags containing medicines to strengthen their power. Otherwise these Songye statues have the belly and the top of the head often dug to contain magical substances. The witch doctors used statues mounted on a pedestal with a magic charge hanging on the head with a nail. Songye statues are linked to white magic.

Songye RDC statue

Au centre, une cavité fermée par une résine et contenant le bilongo

In the center, a cavity closed by a resin and containing the bilongo

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke songye

Dos - Back

vue aux enchères, une petite similaire - seen at auction, a similar small

 

 

Enchères - Auctions

Sotheby's 2013 - Songye  de 69 cm (avec corne)

estimé 180 000/250 000 € vendu 350 000 €

 

 

 

 

VII - Petite statuette Songye Nkishi - 24 cm (succession Drouot)

début XXème siècle

 

Chose curieuse sur cette statuette, le crâne a été recollé en deux parties comme si on lui avait appliqué un masque, la statuette este assez ancienne et a pu subir des dommages, probablement une restauration indigène d'usage mais pas récente ?

 

Curious about this statuette, the skull was glued in two parts as if it had been applied a mask, the statuette is quite old and may have suffered damage, probably a native restoration of use but not recent ?

 

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke songye

charges diverses : dent de félin, clous de tapissier, coquillage...

various loads: feline tooth, upholstery nails, shell ...

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke songye

 

 

 

 

 

 

Cette amusante photo n'est pas une prise de mes objets à contre jour, mais une photo d'une de mes toiles à peindre vierge posée contre un mur, ce sont les ombres portées sur la toile des objets à la lumière matinale.

 

This fun photo is not one taken of my artefacts against the light, but a photo of one of my canvases placed against a wall, are the shadows on the canvas artefacts in the morning light.

nkisi fetiche clous Kongo congo Fang ngil masque dan salampasu teke

 

 

Pour le plaisir, quelques autres objets

For fun, some other items

(collection personnelle -personal collection)

 

 

Acquisition récente - Recent acquisition

 

 

Rare poterie fin XIX-début XX de RDC  Congo- Sundi, peu sont sur le marché, la plupart sont dans des collections privées ou musées, le décor était obtenu par des résines végétales.

 

Rare late 19th-early 20th-century pottery from DRC Congo- Sundi, few are on the market most are in private collections or museums, the decoration was obtained by vegetable resins.

rdc poterie céramique congo Kongo sundi
rdc poterie céramique congo Kongo sundi

 

 

 

 

Muse des artistes du début du XXième siècle 

Muse of artists from the beginning of the 20th century

 

On sait le nombre d'artistes comme Picasso qui furent inspirés par les expositions des arts premiers au tournant du XIX et XXième siècle, un exemple avec cette statuette Yaka de la même période, dont le pied n'est pas sans rappeler les scuptures d'un certain Brancusi. RDC.

 

We know the number of artists like Picasso who were inspired by exhibitions of the early arts at the turn of the 19th and 20th centuries, an example with this Yaka statuette from the same period, whose foot is reminiscent of the scuptures of a certain Brancusi. RDC.

RDC statuette Yaka - Brancusi
RDC statuette Yaka - Brancusi

 

 

 

Grande statue 59 cm Salampasu-RDC au sourire de Chucky

Large Salampasu -RDC statue 23,2" with a charming Chucky smile

 

RDC  danseur masque salampasu statue
RDC  danseur masque salampasu statue

Divers statues du même type- Some statues of the same type

Ces statuettes appartiennent à la même Ethnie que ces non moins charmants masques

These statuettes belong to the same Ethnicity as these no less charming masks

 

Masque Salampasu, manque la barbe avec la boule

Salampasu mask, the beard is missing with the ball

RDC  danseur masque salampasu statue
RDC  danseur masque salampasu statue

 

Plus doux sont les masques Dan/Yacouba du Libéria et de Côte d'Ivoire

Softer are the Dan/Yacouba masks from Liberia and Ivory Coast

 

côte d'ivoire, libéria  masque danseur dan
côte d'ivoire, libéria  masque danseur dan
côte d'ivoire, libéria  masque danseur dan
côte d'ivoire, libéria  masque danseur dan

 

 

Et plus mystérieux le masque Ngil - Fang Gabon

And more mysterious the Ngil mask - Fang Gabon

 

Gabon, masque ngil fang

Plutôt rares en vente, les grands masques de type ngil des Fang sont des objets exceptionnels et rares, du moins ceux qui sont d’une provenance certifiée, en bon état leur prix peuvent s'envoler voir détenir des records. Leur fonction était judiciaire, ils ont été interdits dans les années 1910, en laissant une quinzaine d'années de battement tous les masques après 1930 sont automatiquement des faux, comme ceux qui inondent les ventes en lignes, de ce fait on doute toujours.

Ce masque haut de 42.5cm est en bois léger un peu rougeâtre type fromager avec reste de kaolin, il est en état de conservation plus que moyen, un manque assez récent sur son flanc gauche, plusieurs parties érodées et mauvaise manie de certains collectionneurs, il avait été ciré comme ceux qui vernissent des silex en préhistoire. Acquis à sa juste valeur en juin 2006 auprès de la Galerie New Empire Antiquities Auctions, (Member associate of Metropolitan Museum), succession d’un archéologue amateur, auteur de 2 ouvrages, qui aurait collecté cette pièce au Gabon dans les années 1920. Ce masque a été acquis avec la belle hache songye qui suit, de la même collection.

Rather rare for sale, the large ngil type masks of the Fang are exceptional and rare objects, at least those which are of certified provenance, in good condition their price can soar or even hold records. Their function was judicial, they were banned in the 1910s, leaving about fifteen years to beat, all masks after 1930 are automatically fake, like those that flood online sales, so we doubt always.

This 16,7" high mask is made of light, slightly reddish cheese-type wood with remains of kaolin, it's in a more than average state of preservation, a fairly recent lack on its left flank, several eroded parts and bad habit of certain collectors, it had been waxed like those who varnish prehistoric flints. Acquired at its fair value in June 2006 from the New Empire Antiquities Auctions Gallery, (Member associate of Metropolitan Museum), succession of an amateur archaeologist, author of 2 books, who would have collected this piece at Gabon in the 1920s. This mask was acquired with the beautiful songye ax (photo above), from the same collection.
Gabon, masque ngil fang
Gabon, masque ngil fang

 

Dos, travail à l'herminette- back, adze work

 

L'épaisseur  du masque pourrait paraître peu épaisse et le travail à l'herminette trop fini pour un masque du début du XXème siècle, mais en comparant avec ceux exposés lors de l'exposition au quai Branly, il s'avère que le travail arrière est très similaire.

 

The thickness of the mask might seem thin and the work with the adze too finished for a mask from the beginning of the 20th century, but comparing with those exhibited during the exhibition at the Quai Branly, it turns out that the work behind is very similar.

Les trous des yeux sont un peu éloignés l'un de l'autre mais on voit parfaitement à travers.

The eye holes are a little far apart but you can see perfectly through the mask.

                                           Masque                                                  Collection Barbier-Mueller

                                      Illustration livre Web                              "forêts natales"- Quai Branly 2017

Gabon, masque ngil fang

 

Gabon, masque ngil fang

un masque similaire (excepté le kaolin partout) en dimensions, type de bois et travail au dos, est passé en ventes aux enchères publiques à Bordeaux le 16 juin 2022...rien ne prouve à 100% qu'il soit authentique pour cette estimation de 6/8000 € et il n'a pas une origine prestigieuse.

a similar one (except kaolin everywhere) in dimensions, type of wood and work on the back, auctioned on June 16, 2022 in Bordeaux...nothing proves 100% that it is authentic for this estimate of 6/8000 € and it does not come from a collection with a prestigious origin.

Jamais garanti à 100% de l'authenticité,  peut être est-ce une copie magistralement vieillie, quoiqu'il en soit il reste plaisant sur son support personnalisé très bien exécuté par l'atelier "Cadre d'Or".

 

Never guaranteed 100% authenticity, maybe it is a masterfully aged copy, anyway it remains pleasant on its personalized support very well executed by the "Cadre d'Or" workshop.

Gabon, masque ngil fang

 

La hache RDC acquis même collection - The DRC ax acquired from same collection

fin XIX-début XX  -  late 19th-early 20th-century

 

Hache songye RDC
Hache songye RDC
Hache songye RDC

 

 

 

 

RECORD

 

5.900.000 euros

 

En juin 2006, un masque Ngil Fang du Gabon de la collection Vérité, battait à Paris tous les records mondiaux de prix pour une pièce d'art premier.

 

In June 2006, an Ngil Fang mask from Gabon from the Vérité collection in Paris broke all world price records for a piece of premier art.

Détrôné depuis par une statue Senoufo provenant de la collection Myron Kunin, en 2014 chez Sotheby's à New York.

 

12.000.000 dollars

 

Dethroned since by a Senufo statue from the Myron Kunin collection, in 2014 at Sotheby's in New York.

En 2023, un grand masque Gnil de 55cm ramené du Gabon en 1910, cédé 150 € à un brocanteur a été vendu 4.200.000 € aux enchères.

 

In 2023, a large 21.65" Gnil mask brought back from Gabon in 1910, sold for €150 to a second-hand dealer, was sold for €4,200,000 at auction.

 

 

 

Les petits plus - The little extras

 

 

Le mystère du suintement des Byeri

 

Certaines pièces dégagent un aspect luisant comme si une huile n'en finissait pas de suinter depuis le temps de leur réalisation. Les figures de reliquaires sont réalisées en bois dur clair puis noircies. Elles peuvent être enduites d'un vernis résineux et sont régulièrement entretenues à l'aide d'une décoction formée de sciure de padouk (un bois rouge) et d'huile de palme. D'après Jean-Pierre Mohen et Didier Dubrana «Cette impression de suintement est une illusion d'optique obtenue grâce au tamponnage d'une gomme».

Rien n'est moins sur, voici deux photos que j'ai prises dans deux musées, les byeris du musée de Marseille semblent avoir été trempés de moitié et à plat dans une mixture luisante car seule la face visible est brillante, un trempage semble remplacer la théorie du tamponnage à la gomme.

Au Louvre, on peut apercevoir sous les bras de la statuette et sur la socle des gouttes d'huile tombées qui sont loin d'être des illusions, entretien par le Louvre ou théorie du suintement ?

Comme quoi, avoir la qualification d'archéologue préhistorien ou de journaliste scientifique, loin du domaine des arts africains, ne permet pas d'affirmer quelque chose qui semble éronnée.

The mystery of the Byeri oozing

 

Some pieces give off a shiny appearance as if an oil has not stopped oozing since the time of their realization. The reliquary figures are made of light hardwood and then blackened. They can be coated with a resinous varnish and are regularly maintained with a decoction formed of sawdust from padauk (a red wood) and palm oil. According to Jean-Pierre Mohen and Didier Dubrana “This impression of oozing is an optical illusion obtained by stamping an eraser”.

Nothing is less sure, here are two photos that I took in two museums, the byeri of the Marseille museum seem to have been soaked in half and flat in a shiny mixture because only the visible side is shiny, a soak seems to replace the gum dabbing theory.

At the Louvre, we can see under the arms of the statuette and on the base of the fallen drops of oil which are far from being illusions, maintenance by the Louvre or the theory of sweating?

Like what, having the qualification of prehistoric archaeologist or scientific journalist, far from the field of African arts, does not allow to affirm something which seems erroneous.

 

 

Des Faux dès le dix-neuvième siècle ou de l'exotisme dans les bagages

 

En arts premiers il faut toujours se méfier des objets dit authentiques à partir de la fin du XIX siècle, des masques africains ont été fabriqués pour le tourisme pour les colons. Un autre cas qui résume les faits, celui des « fourchettes cannibales » des iles Fidji (texte de Morgane Martin- Parution Casoar du 16 juin 2021).

Objet bien connu dans les collections et les salles de vente sous le nom évocateur de « fourchette cannibale » ou bien encore de « fourchette à chair humaine ». Elles étaient principalement employées dans les hauteurs au Nord et à l’Ouest de Vitilevu, l’une des deux grandes îles de l’archipel des Fidji, qui fait la jonction entre la Mélanésie à l’Ouest et la Polynésie à l’Est .

Ces fourchettes, dont la taille varie entre 15 et 45 cm, sont généralement faites d’un seul morceau de bois, et possèdent entre deux et cinq dents pointues. Les manches sont souvent lisses avec une forme plus ou moins bombée, cependant quelques-unes de ces fourchettes possèdent un manche décoré de motifs géométriques ou encore plus rarement d’un ou plusieurs visages sculptés. Les fourchettes sont censées posséder une patine noire issue de la fumée présente dans leur lieu de stockage.

La funeste réputation de ces fourchettes est liée à la pratique de l’anthropophagie aux îles Fidji. Influencés par leur propre fascination pour le cannibalisme, les voyageurs occidentaux du XIXème siècle ont voulu voir dans cet objet une fourchette exclusivement réservée à la consommation de viande humaine, qui aurait eu une importance rituelle et sacrée particulière, voire même des propriétés physiques surnaturelles pour les fidjiens. On attribue par exemple à cette chair un très baroque « éclat phosphorescent sombre » qui nécessiterait de la consommer selon un protocole particulier et seulement au moyen de l’une de ces fourchettes. Ces dernières sont alors considérées comme des espèces d’ustensiles indispensables à la panoplie du cannibale. Pourtant, dès 1840, des récits évoquent des situations d’anthropophagie où la chair humaine est consommée avec les doigts par des femmes et de enfants dans des contextes assez triviaux, c’est-à-dire visiblement en dehors de toutes considérations rituelles.  En 1865, le naturaliste suisse Eduard Graeffe constate que les deux configurations, c’est-à-dire l’utilisation de la fourchette ou bien des doigts, coexistent bel et bien mais ne comprend pas ce qui justifie l’utilisation de fourchettes à certains moments. Il note cependant de façon précise que lorsqu’elles sont utilisées, la viande est déposée directement dans la bouche sans toucher les lèvres de la personne.

C’est l’anthropologue anglais Arthur Hocart qui comprend le premier que c’est la personne qui consomme la chair qui est sacrée (tabu) et qui ne doit pas la toucher. En effet, à l’occasion de certaines cérémonies en lien avec les pratiques religieuses des Fidjiens à l’époque pré-coloniale, les prêtres ou les chefs deviennent des incarnations vivantes de kalou (dieux ou esprits d’ancêtres déifiés9). Dans ces cas, divers couverts de bois ou de bambou ont pu être utilisés puis jetés, des personnes tierces ont également pu se charger de porter la nourriture directement dans leur bouche. Les fourchettes qui nous intéressent ici avaient un statut spécial. Elles possédaient des noms et étaient conservées comme des reliques sacrées dans les burekalou (maison des esprits).

Il semblerait que ces fourchettes nommées appartenaient ou étaient liées à des personnages importants et leurs descendants, et étaient peut-être réservées à leur usage exclusif. C’est en tout cas de cette façon qu’elles sont présentées aux premiers étrangers qui les voient vers 1840. Cette « apparition » tardive par rapport à l’arrivée des Occidentaux dans l’archipel est d’abord due au fait que c’est seulement à cette époque qu’ils commencent à parcourir les territoires où elles étaient utilisées. Elle se fait également en conjonction avec le début de la conversion au christianisme de certains chefs fidjiens en 1845. Ce changement de croyance conduit à l’abandon des anciennes pratiques rituelles et pousse les nouveaux convertis à se séparer des anciens objets sacrés en faveur des missionnaires comme témoignage de leur bonne foi. Peu de temps après leur dévoilement, soit vers 1850, ces « fourchettes cannibales » sont déjà très prisées par les collectionneurs occidentaux et les touristes de passages, avides du frisson exotique que leur procure la possession d’un objet lié à la pratique de l’anthropophagie.

L’objet, qui n’est donc dans la réalité que secondairement lié au cannibalisme, se retrouve complètement identifié avec la pratique jusqu’à en devenir une sorte de matérialisation physique très commode, puisqu’il peut facilement être acquis, manipulé et emporté avec soi. La demande excédant alors largement le nombre de fourchettes disponibles, elles sont fabriquées spécialement pour le marché, et ce dès la fin du XIXème siècle. Pour illustrer l’ampleur de ce phénomène de fabrication de souvenirs à destination des touristes aux îles Fidji en général, citons cette anecdote issue du Handbook to Fiji de Basil Thomson.2 Il y rapporte qu’un représentant du gouvernement colonial qui rentra à l’improviste dans une maison d’un village reculé pris peur en voyant un très grand nombre d’armes suspendues au plafond, craignant un complot contre son administration. Il fut cependant détrompé par quelqu’un qui lui expliqua que ces objets avaient été fabriqués la semaine précédente, qu’ils venaient juste d’être déterrés de la terre noire marécageuse où ils avaient été mis pour qu’ils se patinent, et qu’ils étaient destinées à être vendus aux touristes blancs à Suva. Thomson insiste sur le cas des «fourchettes cannibales » en expliquant qu’il s’agit de l’objet contrefait le plus courant. L’anthropologue britannique James Edge-Partington nous apprend également que ces objets sont aussi fabriqués par des Occidentaux sur place pour les touristes et conseille dès 1880 de se méfier de l’authenticité des «fourchettes cannibales » proposées à la vente.

Fakes from the 19th century or exoticism in luggage

 

In primitive arts we must always be wary of so-called authentic objects. From the end of the 19th century, African masks were made for tourism for the colonists. Another case which summarizes the facts, that of the “cannibal forks” of the Fiji Islands (text by Morgane Martin – Casoar publication of June 16, 2021).

Object well known in collections and auction rooms under the evocative name of “cannibal fork” or even “human flesh fork”. They were mainly used in the heights to the north and west of Vitilevu, one of the two large islands of the Fiji archipelago, which forms the junction between Melanesia to the west and Polynesia to the east.
These forks, which vary in size between 15 and 45 cm, are generally made from a single piece of wood, and have between two and five pointed tines. The handles are often smooth with a more or less rounded shape, however some of these forks have a handle decorated with geometric patterns or even more rarely with one or more sculpted faces. The forks are supposed to have a black patina from the smoke present in their storage location.
The disastrous reputation of these forks is linked to the practice of cannibalism in Fiji. Influenced by their own fascination with cannibalism, Western travelers of the 19th century wanted to see in this object a fork exclusively reserved for the consumption of human meat, which would have had a particular ritual and sacred importance, and even supernatural physical properties for the Fijians. For example, this flesh is given a very baroque “dark phosphorescent glow” which requires it to be consumed according to a particular protocol and only using one of these forks. The latter are then considered as species of utensils essential to the cannibal's panoply. However, as early as 1840, stories evoke situations of cannibalism where human flesh is consumed with the fingers by women and children in fairly trivial contexts, that is to say visibly outside of any ritual considerations. In 1865, the Swiss naturalist Eduard Graeffe noted that the two configurations, that is to say the use of the fork or the fingers, indeed coexisted but did not understand what justified the use of forks in certain cases. moments. However, he specifically notes that when they are used, the meat is placed directly in the mouth without touching the person's lips.
It was the English anthropologist Arthur Hocart who was the first to understand that it is the person who consumes the flesh who is sacred (tabu) and who must not touch it. Indeed, during certain ceremonies linked to the religious practices of Fijians in the pre-colonial era, priests or chiefs become living incarnations of kalou (gods or spirits of deified ancestors9). In these cases, various wooden or bamboo cutlery may have been used and then thrown away, or third parties may have taken the responsibility of carrying the food directly into their mouths. The forks that interest us here had a special status. They had names and were kept as sacred relics in the burekalou (houses of spirits).
It would appear that these named forks belonged to or were linked to important people and their descendants, and were perhaps reserved for their exclusive use. In any case, this is how they were presented to the first foreigners who saw them around 1840. This late “appearance” compared to the arrival of Westerners in the archipelago is primarily due to the fact that it It was only at this time that they began to travel through the territories where they were used. It also occurred in conjunction with the beginning of the conversion to Christianity of certain Fijian chiefs in 1845. This change in belief led to the abandonment of old ritual practices and pushed the new converts to part with old sacred objects in favor of the missionaries. as a testimony of their good faith. Shortly after their unveiling, around 1850, these “cannibal forks” were already very popular with Western collectors and passing tourists, eager for the exotic thrill that possession of an object linked to the practice of forks gave them. cannibalism.
The object, which is therefore in reality only secondarily linked to cannibalism, finds itself completely identified with the practice to the point of becoming a sort of very convenient physical materialization, since it can easily be acquired, manipulated and taken with it. self. As demand greatly exceeded the number of forks available, they were manufactured especially for the market, starting at the end of the 19th century. To illustrate the extent of this phenomenon of making souvenirs for tourists in the Fiji Islands in general, let us cite this anecdote from the Handbook to Fiji by Basil Thomson.2 He reports that a representative of the colonial government who returned to improvised in a house in a remote village, frightened by seeing a very large number of weapons hanging from the ceiling, fearing a plot against his administration. He was disabused, however, by someone who explained to him that these objects had been made the previous week, that they had just been dug up from the marshy black earth where they had been placed to patina, and that they were intended to be sold to white tourists in Suva. Thomson emphasizes the case of “cannibal forks” explaining that it is the most common counterfeit object. The British anthropologist James Edge-Partington also tells us that these objects are also made by Westerners on site for tourists and advises as early as 1880 to be wary of the authenticity of the “cannibal forks” offered for sale.
 

 

 

 

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Partez aux origines de l'art, évolution artistique en parallèle entre Néandertal et Sapiens, à voir d'un oeil différent (cliquer sur le lien)

 

https://pascal-buffard-art.over-blog.com/2017/01/radiographie-d-un-biface-aurignacien-a-cortex-pascal-buffard.html

 

Go to the origins of art, parallel artistic evolution between Neanderthals and Sapiens, to see with a different glance (click on the link above)

 

 

 

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commentaires

L
Superbes articles ! Merci
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